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Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest

Le projet PROMIS commémore les migrants en Afrique de l’Ouest à l’occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées ou involontaires

30 août 2020
Le projet PROMIS commémore les migrants en Afrique de l'Ouest à l'occasion de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées ou involontaires©
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, et dans le contexte du projet PROMIS, le HCDH BRAO et l’UNODC ROSEN, en collaboration avec le Réseau africain contre les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées (ANEKED), ont lancé une campagne de médias sociaux de 8 jours, du 23 au 30 août 2020, pour sensibiliser le public aux disparitions forcées dans le contexte des migrations en Afrique de l’Ouest.

Dakar et Banjul, le 30 août 2020. Les mouvements de plus en plus précaires de migrants effectuant des voyages longs et périlleux, associés à des politiques migratoires souvent de plus en plus rigides, ont créé une situation qui les expose à des risques accrus de devenir victimes de violations des droits de l’homme, notamment de disparitions forcées. Une disparition forcée est définie par trois éléments cumulatifs : (1) La privation de liberté contre la volonté de la personne ; (2) L’implication de fonctionnaires du gouvernement, au moins par acquiescement ; et (3) Le refus de reconnaître la privation de liberté ou la dissimulation du sort de la personne disparue ou du lieu où elle se trouve.

Le 21 décembre 2010, dans sa résolution 65/209, l’Assemblée générale des Nations unies a exprimé sa profonde inquiétude face à l’augmentation des disparitions forcées ou involontaires dans diverses régions du monde, et a déclaré le 30 août Journée internationale des victimes de disparitions forcées. Cette année, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, et dans le contexte du projet PROMIS, le bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH BRAO) et le bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’ Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC ROSEN), en collaboration avec le Réseau africain contre les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées (ANEKED), ont lancé une campagne de médias sociaux de 8 jours, du 23 au 30 août 2020, pour sensibiliser le public aux disparitions forcées dans le contexte des migrations en Afrique de l’Ouest. La campagne comprend a) Une interview vidéo de Mme Houria Es-Slami, membre du Groupe de travail sur les disparitions forcées et involontaires ; b) Le film "I Cannot Bury My Father" de Nana-Jo de ANEKED ; c) Des œuvres d’art visuel diffusées sur les médias sociaux en français, en anglais et en wolof.

Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) engagé auprès des personnes concernées

Mme Houria Es-Slami, membre du GTDFI, a reconnu la pertinence de cette journée : "La Journée internationale des victimes de disparitions forcées ou involontaires est un jour très important. Tout d’abord c’est un jour à saisir pour rendre hommage aux victimes et pour souligner la souffrance permanente des familles qui ne savent pas où sont leurs proches. C’est aussi l’occasion de rappeler aux États leur engagement à enquêter sur les cas, obligations contenues dans la Déclaration pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées".

L’une des tâches du Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) est d’aider les familles à déterminer le sort des membres de leur famille qui auraient disparu ou l’endroit où ils se trouvent. À ce titre, le Groupe de travail peut servir de canal de communication entre les membres des familles des victimes de disparition forcée et d’autres sources signalant des cas de disparition, et les gouvernements concernés.

Mme Es-Slami a également expliqué que la migration irrégulière de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vers l’Afrique du Nord et le continent européen par plusieurs routes migratoires a considérablement augmenté ces dernières années. "Dans leur pays d’origine, de transit ou de destination, les migrants sont exposés à diverses violations des droits de l’homme et sont particulièrement vulnérables aux disparitions forcées tout au long de leur parcours. Certains d’entre eux sont placés dans des lieux de détention illégaux, sont victimes de trafics illégaux, de violences sexistes, d’actions terroristes à leur encontre et de bien modes de privation de leurs droits et de leur protection".

La voix des disparus et de leurs familles sous les feux de la rampe

Le 13 janvier 2020, le Réseau africain contre les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées (ANEKED) a lancé un documentaire qui revient sur le massacre de 56 migrants ouest-africains en Gambie, pour rappeler que les disparus et leurs proches attendent toujours que justice soit faite.

"La disparition forcée de mon père a eu des conséquences dévastatrices pour ma famille. J’appelle les autorités à faire ce qu’il faut et à traduire les coupables en justice", a déclaré Isaac, Ghanéen de 28 ans, fils de Peter Mensah, l’un des migrants qui ont disparu de force en 2005 en Gambie.

ANEKED est une organisation, dirigée par des femmes africaines militant pour les droits de l’homme, qui fait campagne contre les disparitions forcées et les exécutions sommaires et plaide pour la responsabilisation et la justice.

"Après 15 ans, l’impunité et le manque de transparence entourant la disparition forcée des migrants ouest-africains prévalent toujours. Les familles restées au pays poursuivent leur quête de vérité et de justice. Nous demandons instamment aux autorités compétentes de remplir leurs obligations internationales et de veiller à ce que les responsables rendent des comptes", a partagé Nana-Jo N’dow, directrice du film et directrice générale d’ANEKED.

À travers cette campagne, le projet PROMIS et ANEKED encouragent à promouvoir activement le respect des droits de l’homme en reconnaissant que les migrants sont victimes de disparitions forcées. Toutes les victimes de disparition forcée ont le droit d’obtenir

Nous devons tous #StandUp4HumanRights et assurer #protection4migrants !

Plus d’informations
PROMIS Project twitter : @PROMIS_WAfrica
The film “I cannot bury my Father”
Working Group on Enforced Disappearances
The African Network against Extrajudicial Killings and Enforced Disappearances

Le projet PROMIS est une initiative conjointe de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) qui vise à renforcer les capacités des États d’Afrique de l’Ouest à élaborer une réponse fondée sur les droits de l’homme au trafic de migrants et à réagir efficacement aux violations des droits de l’homme liées à la migration clandestine. La mise en œuvre du projet se concentre sur le Mali, le Niger, le Sénégal, la Gambie et la Côte d’Ivoire, avec une extension à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.