Dans son propos, M. Bernard Kouassi est revenu sur l’objectif de l’atelier, qui est de « susciter une réflexion des acteurs clés sur l’application des mesures alternatives à l’incarcération et qui sont contenues dans le Code de procédure pénale et dans le Code pénal ». D’après Mme Sangaré, la Côte d’Ivoire a introduit des réformes dans son dispositif légal relatives aux mesures alternatives à la détention. « Ces réformes ont introduit dans le dispositif légal ivoirien, notamment, la transaction (articles 11 et 13 à 18 du Code de procédure pénale, le contrôle judiciaire (article 154 nouveau du Code de procédure pénale) et le travail d’intérêt général (art. 36 et 55 du Code pénal) et constituent des alternatives à l’incarcération, l’objectif étant d’éviter le recours systématique aux mesures privatives de liberté lorsque les textes le permettent. » a affirmé Mme Sangaré.
Abondant dans la même lancée, M. Gael Ollivier, au nom du Coordonnateur résident du Système des Nations unies a réitéré l’importance de l’activité en ces termes : « que ce soit par le biais de programmes de réhabilitation, de la médiation, de la probation ou d’autres méthodes novatrices, nous avons l’opportunité de contribuer à un système pénal plus équilibré, plus équitable, plus humain et plus efficace. En tant que défenseurs de la justice, de la réhabilitation, de la réduction des récidives et de la réintégration réussie des individus dans la société, nous pouvons forger des partenariats et élaborer des politiques qui reflètent nos valeurs communes de dignité, d’équité et de respect des droits de l’homme. »
En Côte d’Ivoire, selon un rapport d’enquête du CNDH de 2022, les prisons abritaient à la date du 24 février 2022 23 633 détenus dont 8 248 prévenus, soit 34, 9% et 15 385 condamnés, soit 65,1%. La mise en relation de l’effectif des détenus avec la capacité d’accueil opérationnelle des prisons estimée à 7 925 détenus au mois de juillet 2020, donne un taux d’occupation des établissements pénitentiaires de 298,2 %.
Ainsi à l’issue de cette rencontre, le système judiciaire sera encouragé à faire recours à des mesures non privatives de liberté pour offrir conformément à la loi, d’autres formules possibles afin de réduire le recours à l’incarcération, et pour rationaliser les politiques de justice pénale, eu égard au respect des droits de l’homme, aux exigences de la justice sociale et aux besoins de réinsertion des délinquants.