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Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest

Sénégal : La société civile et les défenseurs des droits humains mobilisés pour un scrutin sincère

15 septembre 2022
<multi>[fr]Sénégal : La société civile et les défenseurs des droits humains mobilisés pour un scrutin sincère [en]Senegal: Civil society and human right defenders mobilize for a transparent election </multi>©
Lors des récentes élections législatives au Sénégal, les défenseurs des droits de l’homme, ainsi que les membres des groupes de la société civile, ont travaillé sans relâche pour garantir des élections libres, équitables et transparentes. Le scrutin s’est déroulé sans incident, avec une participation de plus de 46 % de la population.

« En tant que défenseure des droits humains, il est important de contribuer à mobiliser les jeunes pour qu’ils défendent leurs droits civils et politiques », affirme Jaly Badiane, activiste et défenseure des droits humains.

Badiane fait partie du consortium d’organisations de jeunes Sénégal Vote, une initiative "civi-tech" qui combine engagement des citoyens et utilisation des TIC pour encourager la participation des jeunes aux élections. L’initiative est portée par Wa Mbedmi ("Ceux de la rue" en wolof), une entité à but non lucratif créée pour contribuer à l’émergence d’une citoyenneté participative.

« En tant qu’entité associative et non partisane, l’Association Wa Mbedmi, œuvre au quotidien pour favoriser l’émergence d’un citoyen qui s’intéresse à la vie publique, qui interpelle les décideurs politiques et qui s’engage dans des dynamiques collaboratives et communautaires », a déclaré Badiane. « L’objectif de notre initiative citoyenne est de rendre compréhensible toute l’information électorale pertinente, dans un langage accessible à un grand nombre de citoyens électeurs. »

En effet, afin de contribuer à la fiabilité des élections législatives de 2022, des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que des membres de la société civile ont travaillé sans relâche pour assurer des élections libres, équitables et transparentes. L’une d’entre elles était la Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité appelée Ëtu Jamm (Espace de paix en wolof), une initiative composée de 50 organisations de la société civile féminine sénégalaise et panafricaine, et coordonné par l’ONG Femmes Africa Solidarité (FAS).

La plateforme Ëtu Jamma effectué un suivi et une surveillance de la situation électorale du 30 juillet au 1er août en mettant en place une salle d’observation. Selon Coumba Fall Venn, administratrice du Centre panafricain pour le genre, la paix et le développement et directrice régionale des programmes de la FAS, la plateforme a joué un rôle de pionnier dans l’observation des élections.

D’après elle, « la Plateforme s’est positionnée comme un mécanisme d’alerte précoce et de réponse rapide face à d’éventuels troubles ou autres formes de violences, durant les processus électoraux ». « Nous nous sommes inspirée de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et la Déclaration solennelle des Chefs d’État Africains sur l’égalité de genre en Afrique pour une participation effective des femmes dans les processus de paix, la prévention des conflits et la consolidation de la paix pour la mettre sur pied. »

Des initiatives telles que Ëtu Jammet Sénégal Vote bénéficient de l’accompagnement du bureau régional des droits de l’homme des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest.

"Le Bureau a ainsi, au cours du processus, aidé la plateforme des organisations de femmes à renforcer les capacités des observateurs électoraux, hommes et femmes, en organisant des formations sur les droits de l’homme, le genre et les élections", a déclaré Mouhamadou Sow, analyste de programme pour le Bureau. "Le HCDH a dispensé deux sessions de formation sur deux jours à un groupe de plus de 100 observateurs, hommes et femmes, provenant de différentes régions du pays, qui ont été déployés pour le compte de l’ETU JAMM afin de surveiller les élections parlementaires."

Senegal Vote a également assuré un suivi en ligne avant et pendant les élections. Mame Diarra Bousso Kane, a expliqué que, dans le cadre de leurs activités, les jeunes ont reçu des outils et du contenu à utiliser en ligne avant le jour des élections.

"Au-delà du suivi en ligne et des campagnes de sensibilisation, nous avons déployé des centaines d’observateurs bénévoles, principalement dans les 14 régions du Sénégal", a déclaré Mame Kane. "Ces volontaires nous ont fourni un retour régulier sur le déroulement de l’élection avec des images et des vidéos que nous avons vérifiées avant de les publier."

Pendant les élections, ËTU JAMM a déployé 60 femmes observatrices et 20 journalistes, qui ont suivi les élections en temps réel dans 350 bureaux de vote à Dakar et dans les régions. Dans les bureaux de vote, de nombreuses femmes ont demandé conseil aux observatrices et ont reçu l’assurance qu’elles avaient parfaitement le droit d’entrer dans les bureaux de vote pour voter. Le résultat de ces deux interventions a été notable : une élection s’est déroulée avec très peu de violence, tant en ligne qu’hors ligne.

"Etu Jamm a contribué à l’instauration d’une atmosphère calme autour de 96 % des bureaux électoraux observés et des opérations de vote, ce qui a permis au scrutin de se dérouler normalement dans les lieux de vote visités et, en fin de compte, d’aboutir à des résultats électoraux transparents et crédibles, sans recours majeurs", a déclaré Mme Venn.